Composition
Alors que la composition de tout ce que l’on achète pour manger est soumise à des règles strictes, la composition de ce que l’on achète pour inhaler est seulement soumise au bon vouloir de celui qui vous vend. Dès lors ce dernier peut mettre tout et n’importe quoi dans son produit. Le consommateur qui mange est respecté : il a le droit de savoir ce dont est composé le produit qu’il ingère, ni son fournisseur, ni son vendeur ne peuvent le tromper. Le fumeur qui fume a le droit de fumer et de se taire. Ni le cigarettier ni le débitant ne sont tenus de lui dévoiler les produits qu’ils ajoutent dans le tabac qu’il consomme. Ils peuvent donc l’intoxiquer à leur aise dans le seul but de favoriser le commerce.
Un schéma classique indique sans trop de précisions ce qu’une cigarette contient. Il est utilisé par certains pour faire peur, par d’autres pour rassurer (autopsie d’un tueur).
Le tabac est une plante : Nicotiana tabacum de la famille des solanacées (tomate, pomme de terre, datura…)
Les chercheurs transforment et modifient les plants de tabac : plants transgéniques.
C’est ainsi qu’ils ont réussi à faire des plants très riches en nicotine mais aussi, des plants qui produisent des anticorps ((A.C. Hiatt et all « Production of antibodies in transgenic plants » Naturo, 342,1989)), de l’hémoglobine humaine ((W.Dieryck et all « Human haemoglobin from transgenic tobacco » Naturo, 386,1997, p29-30)), de la lipase ((V.Gruber et all « large scale production of a therapeutic protein in transgenic tobacco plants » Mol Breed,7,2001,329-40)) (enzyme qui permet la digestion et le métabolisme des lipides) des protéines virales, etc.
La cigarette contient
(source : Y.Martinet, Le tabagisme, Masson, 2001)
- Des feuilles de tabac séchées renfermant la nicotine : principe actif dont la concentration en nicotine peut varier de 2% (feuille basse) à 4%( feuilles hautes).Ces feuilles proviennent des plants de tabac.
- Des additifs : environ 10% du poids d’une cigarette
- l’ammoniaque qui élève le pH de la fumée et augmente l’absorption de la nicotine au niveau des alvéoles ;
- des arômes (vanille, menthe, chocolat …) pour séduire les jeunes ;
- des adoucissants (génol, menthol) rendant la fumée moins agressive ;
- du beurre de cacao, il contient 11% de théobromine qui sert à dilater les bronches pour que la fumée arrive plus facilement et plus vite dans l’alvéole. BAT ajoute environ 1250 tonnes de cacao/an à ses cigarettes (1975).
- la glycyrrhisine, est un des composants de la réglisse, qui est bronchodilatatrice, le goût de la réglisse améliore « considérablement le produit final ».
- du sucre, du miel, du chocolat pour rendre le goût agréable
- de l’acide levulinique qui augmente la fixation de la nicotine au niveau des récepteurs nicotiniques du cerveau.
- des agents de texture : sorbitol, glycérol, ils permettent d’humecter le tabac.
- des modificateurs de combustion : gomme arabique, résine, paraffine, graisses
- des colorants : carmeline, chlorophylle, tanin
- des conservateurs : ac.benzoïque, sorbique, aldéhyde formique
- des traces de Polonium, Cadmium, Plomb, Mercure etc.
La combustion de la cigarette va libérer les grands acteurs de la toxicité du tabac :
- du Monoxyde de Carbone : CO
- des cancérigènes (on en dénombre 3000 !) qui dans certaines conditions vont engendrer le développement d’un cancer au niveau des voies d’entrée (poumon, larynx, pharynx) sortie (vessie, colon) et de nombreux organes (pancréas, sein …) ;
- de l’acétaldéhyde provenant de la combustion du sucre. Initié par Philip Morris en 1980. L’ajout de sucre a été utilisée par Malboro qui augmentait ainsi de 40% le niveau d’acétaldéhyde dans la fumée de cigarette ((Philip Morris 1982, Evaluation of the De Noble nicotine acetaldehyde Data, Tobacco resolution, BN 2056144727-4728)).
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