Moi Président
Dans le cadre de la lutte contre le tabagisme, lorsqu’il a lancé le troisième plan cancer le 4 février 2014, François Hollande, président bien-aimé, déclarait « le tabac est responsable de 30% des cancers, c’est la première cause de mortalité pour les fumeurs comme pour les hommes. Le second plan cancer avait fixé comme objectif un pourcentage de fumeurs à 20% (au lieu de 30%). Le taux aujourd’hui est de 33% » précisait alors François Hollande. Le second plan cancer mis en oeuvre par Sarkozy fut donc un échec.
Aujourd’hui le nombre de fumeurs est de 34% mais « moi Président » n’hésite pas à se fixer pour 2024 d’être passé « sous la barre des 20% de fumeurs ».
Il est plus vraisemblable que lui même sera alors passé sous la barre des électeurs après être passé sous la barre des quolibets. En effet, moi Président en déclarant lutter contre le tabagisme précisait les armes qu’on devait utiliser : « nous devons utiliser tous les leviers. Le premier est le prix. »
En fait, les seules augmentations de prix qui ont eu lieu ont été négligeables et « conçues davantage pour accroître les recettes de l’Etat » comme il spécifiait lui-même en parlant des mini-hausses appliquées par son prédécesseur Sarkozy. Donc rien n’a changé à part l’augmentation du nombre de fumeurs de 33% à 34%.
Le Pr Bertrand Dautzenberg l’a bien écrit dans son ouvrage « La République enfumée » : « La France vit une catastrophe en terme de contrôle du tabac poussant des dizaines de milliers de jeunes supplémentaires à consommer ». Le paquet de tabac neutre est mis en place comme un chien qu’on met à l’eau. Les augmentations de prix sont négociées de telle sorte qu’elles sont inefficaces (inférieures à 10%). Le tabac tue toujours 78000 fumeurs en France chaque année.
Les présidents se suivent et se ressemblent pour faire semblant de déclarer la guerre au tabagisme, alors qu’ils le protègent ! Qui va gagner : les électeurs ou les cigarettiers ? En attendant les fumeurs tombent.