Monsieur le Président du Directoire d’ALTRIA (ex Philip MORIS)
J’ai l’infinie douleur et l’immense tristesse de vous écrire le décès de Jeanne C… 32 ans, victime d’un cancer du poumon après avoir fumé pendant 23 ans vos cigarettes. Elle laisse deux enfants en bas âge, un mari éploré et des parents affligés. J’entends d’ici votre commentaire « une de plus » pour ajouter aussitôt après « il faut recruter une jeune en plus ». Eh oui ! Il vous faut assurer la pérennité de votre entreprise et continuer à offrir à vos actionnaires des revenus fabuleux et mirifiques (plus de 100% sur les 4 dernières années !).
Je vous conseille, en mémoire de Jeanne, la lecture sur notre site du chapitre consacré à la femme. Vous y trouverez une partie des forfaits que vous commettez contre l’humanité en attentant notamment contre les femmes mais aussi contre leurs compagnons.
C’est ainsi que vous lirez les méfaits du tabac chez les femmes enceintes, les anomalies qu’il entraine chez le fœtus (syndactylies, enfants gros, mort subite du nourrisson…) Le tabac que vous vendez empoisonne aussi les enfants de mère fumeuse (diminution de la fécondité, stérilité, asthme…). Vous détruisez la vie des femmes d’une façon générale (accidents cardiovasculaires, incontinence, progression vers le SIDA…) Et vous le savez !
Puissiez-vous trouver dans cette lecture ce qui fait la richesse de l’homme et sa force : lutter pour améliorer la vie, défendre la santé et non travailler à la détruire. De la même façon que vous avez détruit la vie de milliers de Jeanne et de leurs foyers, vous détruisez les hommes et les femmes, commettant ce que j’appelle « un crime contre l’humanité ». Certes vous construisez de la valeur pour votre entreprise et distribuez des royalties insolentes à vos actionnaires. Mais ces avantages représentent le prix du crime. Sous le masque de la séduction vous enrôlez de jeunes innocents (11 ans et 2 mois : âge de la première cigarette) que vous transformez par la suite en séides, véritables sectaires aveuglément accros à votre cigarette qui un jour les emportera dans un tourbillon de fumée mortelle. Vous exercez une influence pernicieuse sur les jeunes et corrompez ce qui existe de plus beau et de plus sain : la jeunesse. Vous séduisez l’innocence de jeunes filles. Votre rôle répond donc à la définition de la corruption.
Votre activité est une faute grave car elle ignore les règles humanitaires qui régentent la vie et le respect que nous lui devons. Et pour si grave que soit cette faute, grâce à l’imagination ingénieuse de vos chercheurs, grâce à la ruse de vos avocats et aussi grâce à la complicité des Etats vous avez toujours réussi à éviter le délit et la réparation de ses dommages. Votre activité, vous le savez depuis longtemps, est criminelle car in fine les corps tombent et succombent dans des morts pénibles et parfois longues à venir, Jeanne a mis treize mois pour mourir !. Votre conduite entrepreneuriale est machiavélique. Mais, un jour que je souhaite proche, vous aussi aurez à rendre compte de vos activités criminelles. Vous devez comprendre qu’il n’est pas possible qu’indéfiniment vous puissiez éluder les crimes que beaucoup vous reprochent. Se consoler avec des profits crapuleux n’autorise pas à obvier l’angoisse des mourants.
C’est ce que m’a dit Jeanne avant de mourir et que j’ai tenu à vous écrire.
Croyez, Monsieur, à ma détermination à dénoncer votre commerce démoniaque et à l’expression de mes sentiments contristés pour vos activités de sicaire.